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Doctorante : Anne-Sophie MÉROT
Université de Grenoble, Thèse soutenue le 25 Novembre 2014
Directeurs de thèse : Jean-Pierre BOISSIN (CERAG) et Daniel BRISSAUD (G-SCOP)
Partenaires informels : Industriels (Sita), Collectivités (Région, la Communauté d'Agglomération "Grenoble Alpes Métropole")
Ce que l’approche institutionnelle a montré
La configuration institutionnelle de la filière DEEE présente des similarités avec les institutions de gestion de ressources communes (Ostrom, 1990). Il est important de bien distinguer cependant les ressources communes des biens communs qui sont typiquement des ressources naturelles. Cependant, si l’on considère les DEEE comme un gisement de matières premières stratégiques, on se place bien dans une configuration de gestion durable de la ressource.
Certains principes trouvés dans les institutions de gestion des ressources communes se retrouvent dans la filière DEEE ; par exemple la quantification et la traçabilité de la matière, le dispositif de participation des acteurs aux choix collectifs ou encore la reconnaissance par les autorités externes du droit à s’auto-organiser.
Ce que l’étude des mécanismes de gouvernance en contexte de développement durable a montré
On peut confirmer l’existence de deux niveaux de gouvernance (Bocquet et Mothe, 2009). Dans notre cas d’étude ces deux niveaux incarnent la dimension temporelle du développement durable : une gestion au quotidien en lien avec une vision de long terme. L’éco-organisme est responsable de cette gestion quotidienne et représente la structure de gouvernance opérationnelle de la filière.
La gouvernance stratégique, composée des parties prenantes et de toutes les instances formelles et informelles, vise principalement le suivi des objectifs de la filière et le contrôle des éco-organismes et des producteurs. Dans ce système, le cahier des charges est l’objet de construction de la stratégie.
Les stratégies de changement des systèmes de gestion environnementale
Malgré l’expression d’une intention institutionnelle, notamment dans la réglementation, les objectifs de prévention des déchets demeurent largement moins spécifiques que les objectifs de collecte et de traitement des déchets. On se retrouve dans une situation de concurrence entre prévention/réduction des déchets et traitement/recyclage des déchets.
La formulation d’un « dispositif stratégique » (Aggeri, 2014) serait la suivante : la proposition d’une coexistence réelle entre réduction et traitement des déchets ; une politique de réduction n’exclue pas un système de traitement des déchets.
Dans la perspective multi-niveaux (Geels, 2002), c’est la transition vers un nouveau paysage socio-technique au niveau macro qui est visé, et qui se traduit par de nouveaux modes de consommation et de production.
Il faut, au niveau meso, au même titre que la hiérarchie des traitements, une hiérarchie des modes de conception dans la réglementation européenne, qui associe à la prévention des déchets une conception pour la réparabilité et la durabilité, et ensuite, associé au recyclage, une conception pour la recyclabilité.
Le niveau micro, concerne des innovations plus rapides à obtenir que les innovations des niveaux supérieurs, et constituent des applications concrètes de ces nouveaux modes de consommation et de production, par exemple le développement de liens plus étroits entre concepteurs et réparateurs, des innovations dans les techniques de séparation des matériaux, ou encore le développement de produits évolutifs.
mise à jour le 26 février 2015